Noëlla Rouget, la déportée qui a fait gracier son bourreau
Entretien mené par Manuela Salvi, journaliste à la RTS
Brigitte Exchaquet-Monnier, infirmière-anesthésiste, a travaillé en Suisse, en Belgique et au Cambodge. Elle a participé à la création de l’école supérieure de soins ambulanciers à Genève. Ses parents, Jean-Philibert et Geneviève Exchaquet, ainsi que sa nounou Irène Gander, ont été impliqués dans l’accueil d’anciennes déportées à Château-d’Oex.
Eric Monnier est licencié en histoire moderne et contemporaine de l’Université de Genève et en sciences de la société de Paris VII. Il est diplômé de l’école nationale supérieure de bibliothécaires à Lyon, profession qu’il a exercée à la Société de Lecture et au collège Nicolas Bouvier.
Ensemble, à la retraite, ils se sont plongés dans l’histoire des femmes résistantes et déportées. Ils ont écrit Retour à la vie : l’accueil en Suisse romande d’anciennes déportées françaises de la Résistance, 1945-1947 (Alphil, 2013) ainsi que Noëlla Rouget, la déportée qui a fait gracier son bourreau (Tallandier, 2020).
Noëlla Rouget est née à Saumur en 1919 dans une famille modeste et catholique. Elle s’engage dans la Résistance à Angers. Arrêtée en 1943 par Jacques Vasseur, un collabo français, elle est déportée à Ravensbrück, où elle rencontrera Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion et la sœur de Simone Veil, Denise Vernay (Miarka). Peu après son retour, elle vient en convalescence à Château-d’Oex où elle rencontre André Rouget, qu’elle épouse et avec lequel elle s’installe à Genève, où elle décède en 2020. En 1962, on retrouve Jacques Vasseur. Jugé en 1965 devant la Cour de sûreté de l’Etat, il est condamné à mort. Noëlla demandera et obtiendra sa grâce.