Entretien mené par Inès de la Motte Saint-Pierre, journaliste à La Grande Librairie
L’enfance haïtienne de l’écrivain Dany Laferrière se découvre dans L’odeur du café (DDB) et Le charme des après-midi sans fin (Zulma) ; ses premiers emplois de journaliste et son départ précipité pour Montréal dans Le cri des oiseaux fous (Le serpent à plume); sa vie québécoise, à 23 ans, luttant contre la nostalgie, la solitude et la misère dans Chronique de la dérive douce (Grasset). En 1985, il publie un premier roman, et un premier succès, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (Le serpent à plume), adapté au cinéma en 1989. En 2006, Vers le Sud (Grasset) reçoit le Prix Renaudot, et L’énigme du retour (Grasset) le Prix Médicis en 2009, suivis par de très nombreux autres Prix internationaux reconnaissant son travail. En 2013, il est élu au premier tour à l’Académie française. Dany Laferrière est un écrivain d’une profonde humanité et d’une grande sensibilité dont l’œuvre reflète une vie intense : un cycle nord-américain, composé de romans urbains, agressifs, un cycle haïtien, plus calme et empreint de tendresse, et récemment un cycle-main (plus de 1500 pages dessinées), notamment L’exil vaut le voyage (2020) et Sur la route avec Bashô (2021) chez Grasset, célébrés par la critique qui souligne la folie et la liberté de l’écrivain replongeant ainsi dans l’enfance de l’art.