Entretien mené par Alexandre Demidoff
En partenariat avec le Global Studies Institute GSI de l’Université de Genève
Après un bac en mathématiques, Kamel Daoud a suivi des études de lettres françaises à Oran. Journaliste au Quotidien d’Oran, il en a ensuite été rédacteur en chef de 1994 à 2015. Ses articles sont régulièrement repris par la presse internationale (Libération, Le Monde, La Repubblica, New York Times...). Depuis 2014, il tient une chronique hebdomadaire dans Le Point. Son premier roman, Meursault, contre-enquête (Barzakh et Actes Sud), immense succès traduit dans plus de trente-cinq langues, a notamment reçu le Goncourt du premier roman. Son talent de chroniqueur lucide et ferme lorsqu’il parle des droits de l’homme, de la laïcité, est sans concession face à l’islamisme. En témoigne ses livres, notamment Mes indépendances (Actes Sud), Zabor ou Les Psaumes (Actes Sud) ou encore Le peintre dévorant la femme (Stock) : « Pour comprendre Picasso, il faut être un enfant du vers, pas du verset ». La Grande Médaille de la Francophonie de l’Académie Française lui a été remise en 2018. Il a été en 2019 le premier titulaire de la chaire d’écrivain en résidence de Sciences Po. En 2023 il intègre Sciences-Po Paris où il enseigne le journalisme, l’écriture et les relations franco-algérienne. Dans Houris (Gallimard), son nouveau roman, une jeune Algérienne est tenaillée entre le silence imposé à ses souvenirs de la guerre civile des années 1990, et l’injonction de l’État à se souvenir de la guerre d’indépendance, qu’elle est trop jeune pour avoir connue.