Homère, ce visionnaire
Entretien mené par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de La Nouvelle Revue française
Pour La NRF, Olivier Rolin retrouve les chemins de L’Iliade et L’Odyssée. Homère, disait Péguy, « c’est le plus grand. C’est le patron. C’est le père. » Vingt-huit siècles nous séparent de ces poèmes et pourtant leur chant résonne furieusement avec notre époque. L’Odyssée inspirera l’art du roman. L’Iliade invente la tragédie. Quels défis l’immortel Homère lance-t-il à un écrivain d’aujourd’hui ? Quels bonheurs à s’y replonger ? Pourquoi ressort-on de cette lecture « augmenté » ? Né en 1947, Olivier Rolin passe une partie de son adolescence en Afrique. La langue et la littérature grecques ont compté dans sa formation. En 1967, il entre à l’École Normale Supérieure. Après 1968, il participe très activement au groupe maoïste de la « Gauche prolétarienne », expérience qu’il romancera dans Tigre en papier (Seuil, 2002). À partir des années quatre-vingt, il sera membre du comité de lecture du Seuil, journaliste à l’occasion, voyageur, notamment en Russie, et surtout écrivain. Son premier roman, Phénomène futur, paraît en 1983 au Seuil. Suivent une vingtaine de livres dont Port-Soudan (Seuil, Prix Femina 1994), Jusqu’à ce que mort s’ensuive (Gallimard, 2024) et Vers les îles Éparses (Verdier, 2025).