Et si c’était une nuit
Entretien mené par Pascal Schouwey, journaliste indépendant
Né en 1948 au Caire, psychologue, disciple de Georges Devereux qui fut l’un des fondateurs de l’ethnopsychanalyse, professeur émérite de psychologie à l’Université Paris-VIII, ex-diplomate, Tobie Nathan est également essayiste et romancier. Il a publié, entre autres, La nouvelle interprétation des rêves (Odile Jacob, 2011), Ethno-roman (Grasset, 2012, prix Femina de l’essai) et chez Stock, Ce pays qui te ressemble (2015), L’Évangile selon Youri (2018), La société des belles personnes (2020) et Ethnomythologiques (2022). Dans son dernier roman autobiographique Et si c’était une nuit (2023), il explore la nuit du vendredi 10 mai 1968. Sur sa mobylette, le jeune Tobie, maoïste en déshérence, louvoie entre « CRS SS », barricades et étudiants en colère. Alors que la foule envahit le quartier latin, il va à contre-courant comme il l’a toujours fait, juif d’Égypte exilé, passé par Rome et qui grandit à Gennevilliers. L’exode a brisé sa mère et son père est insaisissable. Reste l’amour et le désir ardent pour se rattacher au monde dans les bras de femmes initiatrices qui le ramènent à l’épaisseur de l’existence. Et si c’était en une nuit que se décidait son destin ?